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Page:Revue des Deux Mondes - 1850 - tome 8.djvu/252

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CABECILLAS Y GUERRILLEROS


SCENES DE LA VIE MILITAIRE AU MEXIQUE.




LE CAPITAINE RUPERTO CASTAÑOS.




I. – LE PONT DE CALDERON.

La guerre de l’indépendance avait formé au Mexique une population aujourd’hui bien éclaircie, bien isolée, par ses mœurs comme par ses souvenirs, de la société dont autrefois elle défendit si vaillamment la cause. Des guerrilleros, des aventuriers de toute sorte composaient cette population exceptionnelle. Heureux le voyageur qui rencontre encore sur sa route quelques-uns de ces enfans perdus de la révolution mexicaine ! Leurs confidences éclairent pour lui d’un nouveau jour une des époques sans contredit les plus curieuses de l’histoire contemporaine de la Nouvelle-Espagne. Toutes les fois du moins que j’ai pu questionner ces vétérans des grandes luttes de 1810, j’ai recueilli des révélations, j’ai entendu des récits dont la trace ne s’est point effacée de ma mémoire. Parmi ces vieux soldats de l’indépendance, il en est un surtout en qui tous les instincts aventureux, toutes les sauvages passions de l’armée insurrectionnelle du Mexique semblaient avoir trouvé leur personnification. Sa vie me fut racontée sur le théâtre même des campagnes de 1810 et 1811, et les aventures qui me mirent en relation avec le capitaine Ruperto Castaños étaient vraiment un digne prélude