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Page:Revue des Deux Mondes - 1850 - tome 8.djvu/348

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LES


ROMANS ET LES CONFIDENCES


DE M. DE LAMARTINE.




GENEVIEVE. - NOUVELLES CONFIDENCES.[1]




Je comparerais volontiers la préface de Geneviève à la thèse soutenue par Pic de la Mirandole ; dans cette préface, en effet, il est question de tout ce que l’homme peut savoir, et même de quelques autres choses. Pour ma part, je ne connais pas de préface plus imprudente, c’est-à-dire plus riche en promesses. Si Mlle Reine, couturière à Aix, à qui cette préface est dédiée, a pris la peine ou plutôt a eu le courage de la lire d’un bout à l’autre, sans en passer une ligne, sans rien abandonner au caprice des conjectures, sans mouiller le pouce pour tourner les feuillets inachevés, je la tiens pour une intelligence très exercée, éprouvée par des études très variées ; quelle que soit la modestie de sa profession, je n’hésite pas à la classer parmi les femmes les plus éclairées de la Provence, et j’estime que toutes les académies où la langue d’oc est en honneur feraient très bien de lui envoyer un brevet accompagné d’une églantine d’or !

À parler sérieusement, il est impossible de lire sans étonnement et

  1. Librairie de Michel Lévy, rue Vivienne.