Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1856 - tome 2.djvu/300

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LES INSTITUTIONS
DE
CRÉDIT EN FRANCE

I.
LA BANQUE DE FRANCE.
I. Compte-rendu au nom du conseil général de la Banque, par M. le comte d’Argout, gouverneur, 31 janvier 1856. — II. Crise Monétaire, par M. L. Muret de Bort, ancien député de l’Indre.



I.

Nous voudrions essayer d’embrasser et d’apprécier dans un tableau d’ensemble le vaste mouvement financier et industriel qui s’est produit en France depuis 1852.

Quoique la discussion franche et directe des grands intérêts publics soit aujourd’hui peu encouragée, nous espérons que la nature du sujet nous fera pour cette fois trouver grâce auprès des lecteurs. Nous allons parler de ce qui est la préoccupation universelle. La France s’est lancée dans les affaires avec son impétuosité ordinaire. D’autres pourront se plaindre du courant qui semble avoir entraîné de ce côté toute notre société agissante et vivante. Il y a toujours chez nous quelqu’un de ces despotismes de mode et d’engouement qui teignent de leur couleur les esprits et les choses. Nous reconnaissons à plus d’un point de vue ce qu’a d’excessif, de grossier et de déplaisant celui du moment. Cette épidémie de cupidité qui envahit toutes les relations sociales, les étranges et soudaines importances que la spéculation a suscitées, les vices et les ridicules qu’elle