Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1856 - tome 2.djvu/559

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des services qui lui furent rendus par le Comptoir d’escompte, c’est que sur les valeurs que nous venons d’énumérer 30,561 effets, représentant une somme de 17,262,589 fr., ne furent point payés à l’échéance. Plus de la moitié de cette somme fut remboursée au Comptoir avant protêt par les cédans des effets. Parmi les effets protestes, ceux qui entrèrent au contentieux s’élevèrent à près de 6 millions de francs. Ils furent remboursés depuis presque en totalité, et le chiffre du contentieux n’était plus au 30 juin 1849 que d’environ 748,000 fr. Mais déjà, à la même époque le Comptoir avait une réserve de 346,000 fr., destinée à faire face aux éventualités du contentieux. Ainsi, pendant ces quinze mois, le Comptoir avait escompté pour plus de 200 millions de francs au commerce de Paris, sur lesquels 17 millions n’avaient pas été payés aux échéances. Il ressort de ce chiffre que le Comptoir était venu en aide aux maisons embarrassées pour une somme quatre fois plus forte que la part de son propre capital qu’il avait réalisée.

Il y eut une amélioration sensible dans l’exercice suivant (du 1er juillet 1849 au 30 juin 1850). D’abord le Comptoir, dont la durée avait été fixée à trois années par le décret de création, obtint une prolongation de six années, l’état et la ville de Paris lui continuant leur garantie. Aux ressources fixes provenant du capital réalisent du prêt subventionnel de l’état s’ajoutèrent dans une proportion plus considérable les ressources accidentelles provenant des comptes-courans. L’importance des dépôts en comptes-courans s’élevait au 30 juin 3849 à 3,656,937 fr. À cette époque, le Comptoir payait l’intérêt sur ces dépôts à raison de 4 pour 100 par an. Le conseil d’administration, en septembre 1849, réduisit cet intérêt à 3 pour 100. Malgré la diminution de l’intérêt, les dépôts augmentèrent. Ils étaient de 5,156,758 fr. 71 cent, au 30 juin 1850. Les escomptes des effets à deux signatures, sur Paris et les départemens s’élevèrent à 92,504,248 fr. Les prêts montèrent à 35,462,144 fr Le Comptoir escompta pour 1,491,831 fr. d’effets sur l’étranger, et se chargea du recouvrement de 16,172,351 francs sur Paris et la province.

Pendant cet exercice, deux sous-comptoirs, celui de la mercerie et celui des tissus, s’étaient dissous. En revanche, la création d’un nouveau sous-comptoir, celui des chemins de fer, fut autorisée par un arrêté du ministre des finances du 28 juin 1850. Les entreprises de chemins de fer avaient été une des industries les plus maltraitées par la révolution de février. Leurs titres avaient subi une énorme dépréciation. Les porteurs d’actions ne pouvaient trouver à emprunter sur ces titres. Ils effectuaient difficilement les versemens qui restaient à faire, et l’achèvement des lignes en construction éprouvait de fâcheux retards. Ce fut en présence de cette situation que