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Page:Revue des Deux Mondes - 1856 - tome 2.djvu/566

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de 2,792,852 fr. 87 cent. Ses ressources propres étaient donc d’environ 22,800,000 fr.

Le capital des sous-comptoirs déposé s’élevait à 3,899,563 fr. 30 cent.

Les sommes déposées en comptes-courans, qui étaient de 20,160,690 fr. au 30 juin 1854, sont arrivées à 25,611,768 fr. au 30 juin 1855, et ont laissé à la disposition du Comptoir dans le cours de cette année une moyenne de 20,600,000 fr.

En récapitulant ces diverses ressources, c’est donc avec un ensemble d’environ 46,300,000 fr. que le Comptoir a pu agir. Pour faire face avec cette somme à 677 millions d’avances, il a fallu que le Comptoir la multipliât environ quatorze fois par ses opérations, c’est-à-dire qu’il l’employât quatorze fois en escomptes et en prêts, et que quatorze fois il la rendît disponible pour être à même de l’appliquer de nouveau à des services analogues. Comment s’opère cette intéressante multiplication du capital d’un établissement de crédit commercial, qui n’a pas, comme la Banque, la ressource d’émettre des billets payables au porteur et à vue ? C’est grâce à la facilité qu’il trouve à réescompter les valeurs qu’il a escomptées lui-même. Le Comptoir a pour réescompter ses valeurs d’abord ses correspondans des départemens et de l’étranger, ensuite ses cliens de Paris, et enfin et surtout la Banque de France.

En négligeant les avances sur fonds publics, on voit que les valeurs qui sont entrées dans le portefeuille du Comptoir pendant la dernière année s’élèvent à 653 millions de francs, lesquels, ajoutés au montant des valeurs qui étaient déjà en portefeuille au 1er juillet 1854, donnent un total de 702,591,232 fr. — Dans cette somme, les effets sur Paris, figurent pour près de 399 millions, les effets sur la province pour 263,841,142 francs, et les : effets sur l’étranger pour 39,852,966 francs. Sur ces valeurs, le Comptoir en tenait pour près de 316 millions de ses correspondans de province. On voit donc qu’il a pu couvrir, pour la plus forte partie de leurs remises, ses correspondans avec ses 263 millions d’effets sur la province. De même une portion de ses valeurs sur Paris, à peu près équivalente à la somme de ses effets sur l’étranger, a dû lui venir de ses correspondans étrangers, et il a pu les en couvrir avec ces effets mêmes. Ces deux branches de ses escomptes se sont ainsi balancées naturellement, et elles s’élèvent à plus de 300 millions. Le Comptoir n’a donc eu à trouver l’emploi que d’environ 400 millions d’effets sur Paris. Sur ces effets, il a pu attendre qu’un certain nombre arrivât aux échéances, il a pu en négocier une partie aux capitalistes qui emploient leurs fonds en valeurs commerciales, et une grande partie a dû aller à la Banque. Aussi, au 30 juin 1855, il était sorti, par