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Page:Revue des Deux Mondes - 1856 - tome 2.djvu/621

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LA PHOTOGRAPHIE
ET
LA GRAVURE

I. Les Maîtres photographiés 1855. — II. Quinti Horatii Flacci opera, avec vignettes photographiées, 1855. — III. Photographies de la Cathédrale de Chartres et du Louvre, par MM. Lesecq et Bisson, 1854. — IV. L’Œuvre de Rembrandt, reproduit par la photographie et décrit par M. Ch. Blanc.


Si peu tenté qu’on puisse être d’accepter comme un bienfait, ce qui tend à matérialiser l’art et à le rabaisser au niveau d’une industrie vulgaire, on ne saurait cependant nier la portée de certains travaux, fermer les yeux à certains progrès qui caractérisent après tout les inclinations de notre époque. Désirables ou non, dangereux ou utiles, ces progrès accusent un esprit nouveau, un mouvement d’idées qui gagne en activité ce qu’il perd peut-être en prudence : il y a donc lieu de les étudier de près, ne fût-ce qu’à titre de symptômes, et d’en mesurer l’étendue, sauf à réserver ses préférences et à garder ses convictions. Comparée à l’art, la photographie par exemple nous semble insuffisante, vicieuse même, puisqu’elle ne sait produire, au lieu d’une image du vrai, que l’effigie brute de la réalité. Dans son principe et dans ses conditions nécessaires, elle est la négation du sentiment, de l’idéal, et l’on pourrait par conséquent, tout en admirant la découverte en elle-même, laisser à la science, qu’elle intéresse directement, le soin d’en apprécier les résultats. Cependant la photographie acquiert de jour en jour une telle importance, son action est devenue si générale et l’application de ses procédés si féconde, que, même au point de vue de l’art, il faut