Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1858 - tome 14.djvu/119

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Grande nouvelle !
Réforme de toutes les sectes chrétiennes !
Le genre humain mis en rapport avec le monde des esprits !
Vue claire et distincte de l’autre vie, par la méthode de saint Jean et de Swedenborg !
Sermon du docteur John Lewis, missionnaire de la compagnie des Indes orientales à Bénarès !
Progrès du christianisme dans les montagnes du Thibet !
Récit merveilleux de la fuite du docteur Lewis, poursuivi par quatre cents cavaliers mongols dans les gorges du Dawalagiri !
Miel et vinaigre, ou Dieu venant au secours de son serviteur !

« Nous avons la satisfaction d’annoncer au public une nouvelle qui comblera de joie tous les vrais chrétiens. Le révérend docteur John Lewis vient d’arriver à Oaksburgh.

« Ce missionnaire illustre, qui a surpassé par ses travaux extraordinaires les apôtres Pierre et Paul, consent, à notre prière, à se faire entendre dimanche 15 juillet dans Acacia-Hall. Un traité particulier assure l’exploitation exclusive de ses sermons à notre éminent concitoyen M. Acacia.

« Nous recevons de notre correspondant particulier de Londres la lettre suivante :

« Notre grand apôtre de l’Inde, le révérend John Lewis, va partir demain pour les États-Unis. Ce saint missionnaire, à qui sa gracieuse majesté la reine Victoria a daigné offrir tant de fois l’évêché de Calcutta, avant de reprendre dans l’Inde et dans les montagnes du Thibet la vie de périls et de fatigues à laquelle il est accoutumé, a voulu visiter ce continent nouveau où la race anglo-saxonne a porté l’Évangile. Il veut voir cette terre des héros et des hommes libres, qui, dans un court espace de trois quarts de siècle, a fourni à l’humanité plus de grands orateurs, de grands guerriers, de législateurs illustres, d’inventeurs et d’hommes de bien que tous les autres peuples de l’univers. On croit que le savant docteur profitera de ce court loisir que lui laisse l’interruption de ses travaux apostoliques pour rédiger l’histoire de sa vie et des aventures effrayantes par lesquelles il a plu à la divine Providence d’éprouver son courage. Déjà nous avons eu le bonheur d’entendre le récit de sa fuite au milieu des montagnes du Thibet, dans les gorges du Dawalagiri. Rien n’est plus émouvant que cette fuite d’un homme de cœur poursuivi à travers les montagnes, les rivières, les précipices, courant au galop de son cheval sur le bord des abîmes, près d’être atteint par une troupe de quatre cents cavaliers mongols envoyés pour lui couper la tête, et trouvant asile dans une grotte profonde, semblable à celle des pieux solitaires de la Thébaïde. Nous renonçons à peindre l’étonnement de ces barbares lorsque, après l’avoir cherché dans tout le pays, ils se virent contraints de retourner sans lui à la cour de l’empereur du Thibet, la sauvage fureur de ce