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Page:Revue des Deux Mondes - 1858 - tome 14.djvu/189

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III.


L’ESPRIT DES SOMMETS.


Le livre des hauts lieux plein d’images vivantes
Devant toi s’est ouvert;
Tu reçus des torrens, des oiseaux et des plantes,
Les leçons du désert.

Aujourd’hui tu parviens à des sphères plus hautes
Où la terre et le ciel
S’embrassent, en mêlant leurs confins et leurs hôtes,
Au-dessus du réel.

Dans ce monde, interdit à qui n’a pas des ailes.
Tu monteras sans peur;
Il suffit d’évoquer tes souvenirs fidèles;
Je te livre à ton cœur.

Réveille ici les dieux sacrés dans ta mémoire
Par l’amour filial,
Lorsque tu traversas les sommets de l’histoire.
En quête d’idéal.

HERMANN.


Je les vois, dans mon âme, au-dessus des nuages.
Au-dessus des vapeurs de notre temps impur.
Les aïeux, les héros! Ils passent dans l’azur,
Leur souffle excite en moi de sublimes orages.

Je viens les contempler, les entendre au désert,
Pour que les hauts sapins où l’infini murmure.
Les cascades, les vents et la grande nature
Accompagnent leurs voix d’un plus digne concert.

L’ESPRIT.


Je t’ai vu, tout enfant, pleurer sur mes collines.
Ton livre dans la main.
Cherchant, pour approcher de ces âmes divines.
Quel est le vrai chemin.

Et moi, j’ouvre à ton cœur leurs sphères immortelles;
Viens les aimer de près,
Et leur parler toi-même, et te baigner comme elles
Dans mes saintes forêts.