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Page:Revue des Deux Mondes - 1858 - tome 15.djvu/185

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Je laisse auprès de toi les seuls amis sincères,
Les joyeux souvenirs.

« Un jour je reviendrai frapper à ta fenêtre !
Hélas ! peut-être en vain…
Qui sait si tu voudras alors me reconnaître
Et me tendre la main ? »


III. — la ménagère.

 
Quand paraît la ménagère,
La lumière
Semble entrer dans la maison ;
Le feu pétille et s’agite,
Et plus vite
L’oiseau siffle sa chanson.

Dans le verger, chaque branche
Plie et penche
Vers elle sa tige en fleur.
À son toit les hirondelles
Sont fidèles ;
Leurs nids lui portent bonheur.

Dans le logis, — son royaume, —
Tout embaume ;
On sent une bonne odeur
D’abondance et de bien-être
Qui pénètre
Et qui réjouit le cœur.

La ménagère est aimante
Et charmante :
Elle a la grave beauté
Des mauves, des scabieuses
Si rêveuses.
Et des pâles roses-thé.

Comme un myosotis qui pousse
Dans la mousse,
Son œil bleu luit doucement ;
Dans son bonnet sa figure,
Calme et pure,
S’encadre discrètement.