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Page:Revue des Deux Mondes - 1858 - tome 17.djvu/634

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et de marchandises, entre 40 et 45 pour les trains omnibus purs, et entre 55 et 72 pour les trains express. Ce dernier chiffre est relatif au chemin de fer du Nord, où la marche des trains à grande vitesse, rendue progressivement plus rapide, ainsi d’ailleurs que sur les autres lignes, a toujours été supérieure : la diminution de la durée primitive des trajets n’y est pas moindre de 40 pour 100.

Aux termes des cahiers des charges des concessions de chemins de fer, les compagnies sont autorisées à percevoir, par voyageur et par kilomètre, 0 fr. 10 dans les voitures de première classe, 0 fr. 075 dans celles de deuxième, 0 fr. 055 dans celles de troisième, sans tenir compte de l’impôt dû à l’état, qui augmente d’autant le prix à payer par les voyageurs ; les places des trois classes reviennent donc respectivement à 0 fr. 112, 0 fr. 084 et 0 fr. 0616[1]. La perception de ce tarif est faite d’après le nombre de kilomètres parcourus ; mais tout kilomètre entamé est payé en entier, et si la distance parcourue est inférieure à 6 kilomètres, elle est comptée néanmoins pour 6 kilomètres. À la suite de quelques réductions faites, pour diverses causes, sur un certain nombre de points, le tarif kilométrique moyen des voyageurs à prix complet était en 1854, pour la première classe, de 0 fr. 0967, pour la deuxième de 0 fr. 0710, pour la troisième de 0 fr. 0417, soit en général de 0 fr. 0632. Ce chiffre permet d’apprécier l’avantage pécuniaire réalisé en moyenne par la substitution du mode nouveau de locomotion au mode ancien, et montre qu’il n’est pas très considérable. Les billets économiques d’aller et de retour, les cartes d’abonnement, les billets communs à plusieurs lignes, les trains de plaisir à prix réduits, — qui ont notamment fait participer en 1855 toute la province à la grande fête universelle de l’exposition parisienne des beaux-arts et de l’industrie, — ne donnent qu’une très faible idée des procédés par lesquels les compagnies de chemins de fer peuvent provoquer le public au déplacement. D’autre part, il semble bien juste qu’elles tiennent compte de la vitesse dans la perception du prix des places, et qu’au moins, si.elles appliquent le maximum du tarif légal aux voyageurs des trains express, elles ne le perçoivent pas intégralement pour les trains omnibus. La place du voyageur de première classe n’a évidemment pas pour une même distance, dès qu’elle est un peu longue, la même valeur dans les deux cas. On peut dire en outre que

  1. Voici comment se calculent ces prix ; je prends pour exemple le prix de la place de première classe :
    Tarif légal 0 fr. 100
    Impôt du dixième 0 fr. 010
    Décime permaneut 0 fr. 001
    Décime provisoire 0 fr. 001
    Total 0 fr. 112