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Page:Revue des Deux Mondes - 1858 - tome 17.djvu/668

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SOUVENIRS
D’UN AMIRAL

LES ÉPREUVES DU COMMANDEMENT.

II.
LES CROISIERES D’UNE FREGATE.[1]


I.

En temps de guerre, il n’y a pas de repos pour un jeune officier. Les bâtimens de la république se fatiguaient plus vite que leurs capitaines. Ma laborieuse campagne sur les côtes du Brésil et de la Guyane me valut à peine quelques jours de trêve. Le 1er septembre 1797, un ordre du ministre m’appela au commandement de la corvette la Brillante. Ce bâtiment était déjà en rade et prêt à prendre la mer. Les décrets du 24 et du 25 octobre 1795 (2 et 3 brumaire an IV), qui avaient réorganisé le corps de la marine, commençaient à porter leurs fruits. L’état-major de la Brillante, loin de ressembler à celui du Milan ou de la Biche, était composé d’officiers très capables qui m’accordèrent bientôt leur estime et leur confiance. Cette nouvelle campagne s’annonçait donc sous les plus heureux auspices. Elle devait, hélas ! se terminer bien brusquement, après m’avoir fait connaître

  1. Voyez la livraison du 15 septembre dernier