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UN HEROS
DE LA GUERRE DE SEPT ANS

LE MARQUIS LOUIS DE MONTCALM

I. Journal inédit de Montcalm. — Lettres inédites[1]. — II. Le Canada, par Dussieux. — III. Montcalm et le Canada français, par E. de Bonnechose. — IV. Montcalm, par le R. P. Sommervogel. — V. Le marquis de Montcalm, par l’abbé Martin.


I

S’il est une figure à qui le jour de l’histoire soit favorable, sans contredit c’est celle de Montcalm. Il ne fut point un favori de la fortune ni un de ces êtres qui doivent tout aux familiarités de cour, mais un homme qui, après avoir tout fait pour mériter le succès, succomba, comme le pays, victime d’une situation qu’il n’avait pas créée. Il a passé comme un brillant météore et a rempli son rôle historique en trois ans, et ces trois ans lui ont suffi pour être un des premiers parmi les généraux de tous les temps. Montcalm naquit le 29 février 1712 au château de Candiac, dans ces plaines tristes et sévères, dont la physionomie serait désolante, n’était le soleil de Provence qui les illumine. La guerre, suivant un vieux dicton du pays, était le tombeau des Montcalm ; en vieille race, un peu austère, — il y avait des religionnaires dans cette maison, — ils ne virent dans la carrière militaire que l’accomplissement d’un devoir ; leur fond moral, c’est cette idée que la mission du gentilhomme

  1. Je dois communication de ces documens à la bonne grâce bienveillante de M. Margry, le conservateur, si compétent et si instruit, des archives au ministère de la marine.