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Page:Revue des Deux Mondes - 1894 - tome 124.djvu/11

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L’AFRIQUE ROMAINE
PROMENADES ARCHÉOLOGIQUES EN ALGÉRIE ET EN TUNISIE



IV[1]


LES CAMPAGNES





I


Si l’on veut savoir quels ont été les résultats de la domination romaine en Afrique, le moyen le plus sûr n’est pas de consulter les livres et de se renseigner auprès des historiens ; il vaut mieux parcourir le pays. Un voyage même rapide en Algérie et en Tunisie nous en apprendra plus qu’un long séjour dans les bibliothèques.

Il n’existe pas de contrée au monde où les ruines antiques soient plus nombreuses. On les rencontre partout, et non seulement dans les plaines fertiles, qui de tout temps ont dû attirer les habitants, mais sur les plateaux les plus sauvages, où l’on ne trouverait plus à vivre aujourd’hui. Quand on veut aller de Kairouan soit à Tébessa, soit à Gafsa, soit à Gabès, il faut se résigner à traverser de grandes étendues de sable rougeâtre, où rien ne pousse, et qui sont presque inhabitées. Ce pays pourtant est l’ancienne Byzacène, dont on vantait autrefois la richesse, et nous avons la preuve manifeste que les éloges qu’on en faisait devaient être mérités. M. Paul Bourde rappelle[2] qu’au milieu de ces solitudes se dressent les ruines de villes dont on

  1. Voyez la Revue du 15 janvier, du 15 février et du 1er avril.
  2. Dans son très intéressant rapport adressé à M. Rouvier, résident général de France à Tunis, sur les cultures fruitières et en particulier sur la culture de l’olivier au centre de la Tunisie.