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Page:Revue des Deux Mondes - 1894 - tome 124.djvu/833

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L’AFRIQUE ROMAINE

PROMENADES ARCHÉOLOGIQUES EN ALGÉRIE ET EN TUNISIE

V.[1].
LES VILLES — TIMGAD

Il y avait certainement des villes en Afrique avant l’arrivée des Romains, mais elles n’y devaient pas être en très grand nombre. Ils n’eurent pas de peine à comprendre que, s’ils voulaient se rendre tout à fait les maîtres du pays et y détruire l’esprit d’indépendance et de rébellion, il était de leur intérêt de les multiplier. Dans les campagnes, l’indigène, même arraché au sol et devenu cultivateur et fermier, avait encore des contacts fréquens avec la barbarie et pouvait s’y laisser reprendre ; dans les villes il lui échappait davantage. Comme il vivait au milieu de la civilisation et presque uniquement avec elle, il arrivait plus vite à lui appartenir tout entier.

Il est donc naturel que les Romains aient fait beaucoup pour les villes d’Afrique. Nous savons d’abord que, sous leur domination, les anciennes sont devenues plus importantes. Thysdrus (El-Djem) n’était qu’une bourgade du temps de César ; il faut bien qu’elle ait été plus tard très étendue et très peuplée, puisqu’on y a bâti un amphithéâtre qui avait presque les dimensions du Colisée.

  1. Voir la Revue des 15 janvier, lii février, 1er avril et 1er juillet.