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Page:Revue des Deux Mondes - 1896 - tome 133.djvu/662

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RÉFORMES UNIVERSITAIRES

Depuis tantôt une vingtaine d’années que l’on se plaint un peu partout, et à bon droit. de la décadence des études, est-ce que l’une au moins des causes ne s’en trouverait pas dans cette manie de « réformes » dont l’Université de France et nos ministres de l’instruction publique semblent être agités, depuis vingt ans, tout justement ? Il est permis de le croire, et on pourrait au besoin le prouver. Cependant, il n’est bruit que de « réformes » nouvelles, plus profondes ou plus radicales, et s’il y en a déjà quelques-unes d’enragées, on nous dit qu’il s’en prépare ou qu’il s’en médite encore d’autres. Il est question de modifier la composition du « Conseil supérieur de l’Instruction publique ; » on parle de supprimer le « baccalauréat » ou de le remplacer par un « certificat d’études ; » et voici revenir enfin, après quatre ans écoulés, la « loi des Universités ». Je me propose, en les discutant, de rechercher le lien qui rattache ces réformes entre elles, et à d’autres ; et de montrer que de l’assentiment, ou peut-être à l’insu de leurs auteurs, elles ne vont à rien moins qu’à détruire l’enseignement secondaire.


I

On a donné de fort belles raisons pour justifier la transformation de nos anciennes Facultés de médecine, de droit, des sciences, et des lettres en Universités : on en a donné de politiques, on en a donné de métaphysiques, on en a donné de pédagogiques aussi. Celui-ci, — M. Léon Bourgeois, que je suis bien obligé de nommer, parce qu’il est président du Conseil des ministres, et qu’au tant ou plus que celle de M. Combes ou de M. Poincaré,