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Page:Revue des Deux Mondes - 1897 - tome 140.djvu/912

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placés les chantiers Harland et Wolff à Belfast avec 58 000 tonneaux.

A la fin de 1895, une grande activité régnait dans les chantiers de l’État, Chatham, Pembroke, Portsmouth, où 16 navires (129 000 tonneaux) étaient en cours de construction. A la même date le nombre de tonneaux en cours de construction dans toute la Grande-Bretagne, chantiers de l’État et chantiers privés, était de 716 000 contre 658 000 à la fin de 1894.

Aussi l’année 1896 a-t-elle été plus remarquable encore que la précédente. En dehors de [[navires de guerre, représentant 163 958 tonneaux, sortis des chantiers du gouvernement et de ceux de l’industrie privée, ces derniers ont lancé 696 navires de commerce dont 628 vapeurs et 68 voiliers, d’un tonnage total de 1 159 751 tonneaux, soit un chiffre supérieur à celui qui, en 1895, comprenait toute la construction (commerce et guerre).

Les ports du Nord-Est ont livré 668 000 tonnes, ceux de la Clyde 421 000, Belfast 120 000. C’est la grande maison de Belfast, Harland et Wolff, qui a pris en 1896 le premier rang (elle était déjà au second en 1895 ) avec 81 316 tonnes et 12 bâtimens.

Dans le total de la construction anglaise, en 1896, le contingent pour compte étranger a été de 30 p. 100, soit 118 000 tonnes pour l’Allemagne, 34 000 pour la Russie, 28 000 pour la Norvège, 24 000 pour le Danemark. A la fin de l’année, les chantiers anglais avaient en construction pour le seul. Japon, outre deux cuirassés de première classe, 62 000 tonnes pour le commerce.

En dépit donc des plaintes intermittentes des industries de la construction et de l’armement, et des crises réellement sérieuses qu’elles ont subies, surtout en 1893, la marine marchande de l’Angleterre est en progrès constant.

Alors qu’en 1850, sur le tonnage des marchandises importées en Angleterre ou exportées de ce pays, 65 pour 100 déjà naviguaient sous les couleurs britanniques, la proportion s’élève aujourd’hui à plus de 72 pour 100. Un journal de Londres, chauvin sans doute, mais chauvin avec raison, le Times a pu dire, en relevant ce fait, que jamais le commerce du monde n’avait été à un pareil degré entre les mains de l’Angleterre.

Rappelons en passant, d’un mot, que la France construit en moyenne de 35 000 à 40 000 tonnes annuellement, et constatons ce qui se passe chez nos voisins du continent.

Le Norddeutscher Lloyd, de Brème, est l’une des plus puissantes