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Page:Revue des Deux Mondes - 1898 - tome 149.djvu/562

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JEANNE LA FOLLE

PREMIÈRE PARTIE

La Reina dona Juana la Loca. estudio historico por Antonio Rodriguez Villa de la Real Academia de la Historia), 1 vol. in-8o ; Madrid. — Dona Juana la Loca viadicada de la nota de herejia, par Vicente de la Fuente, broch. in-12 ; Madrid.


Longtemps les écrivains qui ont parlé de Jeanne la Folle s’en sont tenus à la tradition sans remonter aux pièces originales. Il y a seulement une trentaine d’années que des documens sérieux ont été découverts aux archives de Simancas. La plupart confirmaient la tradition, mais quelques-uns ont laissé des doutes dans l’esprit d’un savant allemand, M. Bergenroth, qui les avait recueillis, et qui, en les publiant dans les State Papers, y a joint une intéressante dissertation. Interprétant ces pièces, incomplètes d’ailleurs et souvent ambiguës, dans un sens contraire à l’opinion commune, il a cru pouvoir soutenir que Jeanne n’avait pas été folle, mais qu’elle devait être considérée comme une victime (de l’ambition et du fanatisme de son père et de son fils. La Revue, à cette époque (juin 1869), a étudié cette thèse imprévue dans un article approfondi sans doute, mais l’auteur, n’ayant sous les yeux que le travail de l’érudit allemand, a reproduit ses conclusions en se bornant à quelques prudentes réserves.

Nous sommes aujourd’hui mieux informés, en présence d’un complément de textes contemporains, les uns provenant de