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Page:Revue des Deux Mondes - 1898 - tome 150.djvu/875

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ont été faits, les polémiques qu’elles ont suscitées et les expériences nouvelles de M. H. Fontaine ont définitivement posé le problème sur le terrain industriel. Les expériences qui, une dizaine d’années après, ont eu lieu entre Francfort et Lauffen, ont définitivement mis le transport de la force dans le domaine des choses industrielles, et il y a pris, depuis, un incomparable essor.

En principe, une transmission électrique de force comporte toujours deux dynamos dont l’une, dite génératrice, peut être installée au point où se trouve la force à transporter, et dont l’autre, dite réceptrice, est placée à la distance où elle doit être employée.

Dans un grand nombre de circonstances, la force à utiliser est une chute d’eau perdue dans la montagne. C’est un cas qui se présente fréquemment dans les Alpes ou dans les Pyrénées. Cette force, jusqu’alors stérile, peut être mise en œuvre pour l’éclairage des villages voisins ou pour la création de centres industriels, comme ceux du Niagara, aux Etats-Unis, et de Bellegarde, en France. Dans d’autres cas, quoiqu’on n’ait pas à sa disposition de forces naturelles, il y a souvent avantage à se servir de transmission électrique pour la répartition, dans une grande usine, d’une puissante force initiale obtenue avec un groupe de machines.

Il est, enfin, une industrie qui a reçu une extension véritablement extraordinaire par le concours que lui a donné l’électricité : c’est l’industrie des chemins de fer et des tramways.

Deux solutions sont en présence. La première est applicable aux villes dans lesquelles on ne veut pas de lignes aériennes, à Paris, par exemple. Les voitures de tramways portent dans deux coffres, placés sous les banquettes, des accumulateurs qui sont chargés dans une usine centrale. Le courant de ces accumulateurs est dirigé dans une dynamo placée sous le châssis de la voiture. Cette dynamo tourne sous l’impulsion de ce courant et actionne l’essieu de la voiture par l’intermédiaire d’une chaîne d’engrenage.

La seconde solution, plus économique et plus généralisée, est appliquée à la plupart des villes où les considérations esthétiques sont mises au second plan. Dans ce cas, l’usine électrique, placée aux abords de la ville dans laquelle doit s’étendre le réseau de tramways, est reliée, d’un côté, à une canalisation électrique formée d’un gros fil de cuivre suspendu au-dessus des voies, de