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Page:Revue des Deux Mondes - 1899 - tome 152.djvu/294

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heureuses, c’est que ces tentatives furent faites par des forces trop faibles.

En 1690, Louis XIV, voulant soutenir le prétendant Jacques Stuart, envoie en Irlande 7 000 hommes de troupes françaises. Le débarquement a lieu sans difficulté et les régimens français font leur jonction avec les contingens irlandais. Guillaume III débarque à son tour en Irlande. Les deux armées se rencontrent à la Boyne où Guillaume est vainqueur, ce qui met fin à l’expédition.

En 1793, Hoche, persuadé avec raison que, pour venir à bout de l’Angleterre, il faut aller lui imposer la paix chez elle, demande au Comité de Salut public l’autorisation de préparer une descente de 40 000 hommes. Sur sa demande, l’opération lui est confiée. L’amiral Villaret est chargé de la direction maritime de l’expédition, mais cet amiral, qui ne rêve que descente en Égypte, seconde aussi mal que possible, le général Hoche. Il est alors remplacé par Morard de Galle qui prend Bruix comme chef d’état-major. La flotte appareille enfui le 15 décembre. Elle comprend 45 vaisseaux, transportant 15 000 hommes de débarquement.

Il faut insister sur ce fait que la flotte anglaise était absolument maîtresse de la mer et que sa supériorité n’a jamais été plus considérable qu’à ce moment.

Malgré les croisières anglaises, tout le convoi passe sans encombre. Malheureusement, le vaisseau-amiral portant Hoche et l’amiral Morard perd le convoi et s’égare. Grouchy et l’amiral Bouvet, qui commandaient en second le corps expéditionnaire et la flotte, arrivent dans la baie de Bantry. Soit faute d’ordres précis, soit surtout par suite de la mésintelligence qui s’élève entre les deux chefs subalternes, on perd deux jours, et, l’opération étant jugée manquée, la flotte rentre à Brest, pendant que le vaisseau amiral cherche inutilement le convoi en mer, puis au point de débarquement et finalement regagne lui-même le point de départ.

Le 6 août 1798, une flottille de trois frégates, portant 1 030 hommes de troupes de terre, sous le commandement de Savary, part de l’île d’Aix. Elle doit rallier à Brest une autre flotte. Le but de l’expédition est de débarquer en Irlande, dont la population doit se soulever. La flotte de Brest n’étant pas prête, la flottille d’Aix n’en continue pas moins sa route. Elle échappe aux croisières