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Page:Revue des Deux Mondes - 1899 - tome 152.djvu/306

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Quand notre flottille sera terminée, il est probable que les attaques inconsidérées de la presse anglaise feront place à de meilleurs sentimens. Nous aurons alors d’agréables voisins, avec lesquels nous pourrons nous entendre. Mais il ne faudra pas perdre de vue que la crise présente, produite par des causes économiques, se reproduira, soit avec nous, soit avec l’Allemagne, qui va devenir la concurrente fatale. Celle-ci, grâce à ses fleuves, à ses canaux, à la place de rassemblement que lui donne le débouché de l’Elbe, se trouve également dans de bonnes conditions pour attaquer. Mais, que ce soit par la France, ou par l’Allemagne, la solution de la question anglaise viendra de l’emploi de la flottille qui mettra aux prises une armée nationale recrutée par le service obligatoire, avec une armée de mercenaires.

Les nations qui, par suite de l’augmentation continue de leur population, ne peuvent pas vivre avec les ressources de leur territoire sont condamnées à un commerce intensif et croissant. Elles sont dès lors incitées sans cesse à chercher, par la guerre, la destruction de leurs rivaux commerciaux.

Celles qui s’engagent dans cette voie ne tardent pas à rencontrer l’adversaire qui les réduit à l’impuissance et les ruine. Tyr, Carthage, Venise, le Portugal, la Hollande et l’Espagne en sont l’exemple.

C’est là une vérité historique incontestable, qui est de nature à suggérer aux hommes d’Etat de l’Angleterre de salutaires réflexions.