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Page:Revue des Deux Mondes - 1899 - tome 152.djvu/567

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LA DUCHESSE DE BOURGOGNE
A LA COUR

II.[1]
LES ANNÉES HEUREUSES

Après le mariage de la duchesse de Bourgogne, il y eut à la cour de Louis XIV vieilli un renouveau de jeunesse et de plaisirs. On eût dit les éclats d’une gaieté, longtemps contenue et comprimée, qui tout à coup aurait fait explosion au dehors. Pendant la longue période où l’influence de Mme de Maintenon avait régné sans partage, Versailles était devenu triste et ne connaissait guère plus les fêtes. La duchesse de Bourgogne allait réveiller le palais endormi, et faire renaître les beaux jours d’autrefois. Ce furent les années heureuses de sa vie, et ces années durèrent jusqu’au jour où les malheurs publics et les disgrâces privées vinrent à la fois l’attrister. Nous en voudrions tracer un tableau rapide. Nous reviendrons ensuite en arrière pour raconter comment fut de nouveau rompue cette alliance de la France avec la Savoie, où Louis XIV voyait le fruit principal du mariage conclu par sa diplomatie, et comment la rupture de cette alliance fut pour notre princesse l’occasion, au moment même, de cruels chagrins, et, plus tard, d’odieuses calomnies.

  1. Voyez la Revue du 1er mars 1899.