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Page:Revue des Deux Mondes - 1899 - tome 155.djvu/114

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confluent du Yang-tze et d’un de ses plus importans affluens, la rivière Han. Centre du commerce du thé, Hankéou est, par son admirable position, le vrai cœur de la Chine ; bien qu’elle soit à 1 500 kilomètres de l’embouchure du Yang-tze-Kiang, les plus grands navires de haute mer y remontent sans difficulté. Toutes les nations étrangères s’y sont fait à l’envi attribuer des concessions. C’est peut-être de la Chine tout entière la ville qui a le plus d’avenir. D’autres centres importans, tels que Paoting-fou, avec 100 000 âmes, dans le Tchili, et Kaïfong dans le Honan, se trouvent sur le parcours ; la ligne traverse les trois provinces du Tchili (18 millions d’habitans, 120 au kilomètre carré), du Honan (22 millions, 136 au kilomètre carré), du Houpé (22 millions, 188 au kilomètre carré). En moyenne, toute cette région est deux fois plus peuplée que la France. La construction sera facile ; sauf une région un peu accidentée sur les limites du Houpé et du Honan, on ne parcourt que des plaines ; la seule difficulté sérieuse réside dans la traversée du vagabond Fleuve Jaune.

La ligne est déjà entamée à ses deux extrémités, sur quelques kilomètres seulement au sud, mais sur une étendue assez considérable au nord ; de ce côté les travaux, commencés par les soins des ingénieurs anglais de l’administration impériale du chemin de fer, avec de l’argent avancé par la Banque russo-chinoise, ont déjà mené la voie jusqu’à Paoting-fou, à 80 kilomètres de Pékin, et les trains commencent à y circuler, avec le même succès que sur le chemin de Pékin à Tien-tsin. On espère que la construction de la ligne sera terminée en 1903 ou 1904 ; elle sera alors exploitée en entier par la Société franco-belge.

C’est un groupe de capitalistes anglo-allemand qui doit réunir les fonds nécessaires à la construction de l’autre grande ligne située entre la précédente et la mer, de Tientsin à Tching-Kiang, sur le Yang-tze. Ce chemin de fer, de 1 000 kilomètres de longueur environ, suit approximativement le tracé de l’ancien Canal Impérial de Pékin au Yang-tze, aujourd’hui ensablé et envasé au point de ne plus pouvoir être utilisé qu’en certaines parties de son parcours pour les transports locaux, mais qui a été jadis une voie de communication extrêmement importante et fréquentée. Ses perspectives paraissent presque aussi belles que celles de la précédente, à laquelle elle ne fait nullement concurrence, puisque, séparée d’elle par une centaine de kilomètres au nord, elle en est écartée de 500 à son extrémité méridionale ; elle se trouve