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Page:Revue des Deux Mondes - 1899 - tome 155.djvu/859

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Le Comité assura aussi une pension de retraite aux instituteurs.

Cette sollicitude, pourtant si naturelle, provoqua une réclamation des dissidens. Ils se plaignirent qu’on voulût transformer les instituteurs en fonctionnaires publics et qu’on accordât à l’Eglise établie des avantages refusés aux autres confessions. C’est surtout contre la hiérarchie anglicane que le comité scolaire eut à lutter depuis 1847 ; car les évêques tenaient à conserver la domination exclusive des écoles primaires. Le comité, de son côté, s’efforça d’introduire dans les règlemens d’administration une clause sauvegardant la liberté de conscience des enfans de dissidens qui fréquentaient les écoles de la Société nationale. Enfin après quelques années, les évêques finirent par l’accepter en réservant à toute école le droit de s’affranchir de la clause gênante en remboursant la subvention (1853).

Nos voisins, pour toutes les questions d’intérêt social, aiment à procéder par voie d’enquêtes, qui ne sont pas toujours dirigées par des membres du Parlement, mais sont confiées parfois à des sociétés privées ou à des inspecteurs. Il n’y a pas eu, depuis 1816 jusqu’à 1858, moins de sept enquêtes touchant l’état de l’Instruction primaire, accusant un progrès constant, bien qu’assez lent des écoles.

En 1813, il y avait 230 écoles publiques avec 40 484 élèves.

En 1834, il y avait 5 559 écoles publiques avec 516 181 élèves, y compris 191 000 fréquentant les écoles du dimanche.

En 1858, il y avait 15 518 écoles publiques avec 1 422 982 élèves.

Le gouvernement nomma, le 30 juin 1858, une commission qui fut chargée, sous la présidence du duc de Newcastle, de faire une enquête sur la situation de l’instruction primaire et d’examiner et proposer les mesures les plus propres à la répandre à bon marché, dans toutes les classes de la population. Le rapport, présenté en 1861, constata que le chiffre des écoles publiques s’était élevé à 24 563, recevant 1 675 158 élèves, outre les écoles privées et recommanda les mesures suivantes :

I. Que la subvention annuelle payée par l’Etat pour le maintien des écoles fût réduite à des secours de deux sortes : 1° le premier payé sur les contributions générales du pays moyennant certaines conditions à remplir par les administrateurs des écoles ; 2° le second pris sur les contributions des comtés, eu égard au degré de connaissance atteint par les enfans de l’école qui auraient