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Page:Revue des Deux Mondes - 1900 - tome 160.djvu/822

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LE
MÉCANISME DE LA VIE MODERNE

L’HABILLEMENT[1]


II. — COSTUMES ET CHAUSSURES

Il est des femmes laides sur qui les belles robes pleurent, et de jolies personnes à qui la nature laisse tout porter avec charme, jusqu’à des oripeaux ou des guenilles. Il est de « petites bourgeoises » qui ont, pour « se mettre, » un goût inné ; il est aussi de « grandes dames » faites « comme quatre œufs » — ainsi que disaient nos pères, là où nous disons aujourd’hui « faites comme quatre sous, » pour désigner celles qui s’habillent mal. — Il est, dans tous les pays et à tous les âges, des corps auxquels nulle mode ne semble convenir ; d’autres, au contraire, sur qui les tons violens s’associent sans dureté et les nuances pâles sans fadeur, que les tissus moulent sans indécence ou drapent sans banalité. Mais, jeunes ou vieilles, les créatures féminines demeurent toutes plus ou moins coquettes, en vraies filles de cette Eve qui demanda un costume dès qu’elle eut perdu son ingénuité et pris conscience de son sexe.


I

Ce sexe, que nous appelons « beau, » l’est peut-être surtout par sa parure, tandis que le nôtre, par ses vêtemens, est considérablement

  1. Voyez la Revue du 1er février.