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LA PRESSE ET LES LIVRES

South-Kensington, que publie le Times, demande aussi cette gratuité au moins pour l’enseignement primaire élémentaire, sinon pour l’enseignement primaire supérieur et professionnel, et réclame surtout l’abolition du système du payment by results.

Un discours de lady Dilke. — Voici d’après le School Guardian de Londres (9 janvier 1836) quelques passages d’un remarquable discours que Lady Dilke (Mme Mark Pattison), bien connue pour ses ouvrages sur l’art et pour son dévouement à la cause de l’enseignement artistique et technique, a prononcé récemment en distribuant les prix du collège industriel d’Onslow à Chelsea. « L’union des écoles de science et d’art est un des traits caractéristiques de notre époque : ces écoles ont été créées non seulement pour donner aux étudiants cet apprentissage, mais aussi ce goût qu’ils ne sauraient acquérir naturellement ou dont ils ont perdu la tradition. La nécessité de ces écoles s’est fait sentir quand les sociétés et corporations des arts et métiers ont commencé à se dissoudre il y a environ deux siècles. A travers le moyen âge ces grandes corporations avaient conservé le contrôle et la direction de toutes les branches de l’art et de l’industrie ; la perte de leur autorité entraîna des conséquences que vint encore aggraver l’introduction des machines dans toutes les industries qui est un des triomphes du xixe siècle. Dans un seul pays d’Europe une sage et prévoyante législation avait empêché la disparition des anciennes traditions d’excellence qui s’est produite ailleurs avec de si funestes résultats. Ce pays, c’est la France où des écoles de science et d’art ont existé depuis le temps du roi Louis XIV. Son ministre Colbert appréciait la valeur du lien qui devrait toujours unir la science et l’art, et il l’appréciait non comme une belle théorie, mais comme une vérité pratique d’une importance vitale pour la prospérité commerciale du pays. Il prévit ce qui est arrivé, que des œuvres produites par des artisans instruits à prendre goût à ce qu’ils faisaient et à poursuivre non seulement le bon mais aussi le beau dans leur travail, obtiendraient une place de premier ordre sur les marchés européens. » Lady Dilke a terminé en rappelant ce qu’on essaie de faire en Angleterre pour l’organisation de cours d’enseignement technique.

La préparation pédagogique des professeurs de l’enseignement secondaire. — Ce problème est revenu à l’ordre du jour dans la presse britannique. Le Times, saisi de la question par une lettre du Dr Percival, président du Collège de la Trinité, à Oxford, entame le débat par l’argumentation suivante : « Le talent d’enseigner est-il un don de la nature ? La pratique générale de nos écoles secondaires anglaises semble répondre affirmativement, et comme ces écoles, surtout celles que nous appelons public schools, sont de l’avis de beaucoup de gens les meilleures qui soient au monde, cette