LA COMPOSITION DE PÉDAGOGIE
À L’EXAMEN DU PROFESSORAT DES ÉCOLES NORMALES[1].
Des épreuves écrites de l’examen du professorat, la composition de pédagogie nous paraît être la plus difficile, et c’est elle qui, peut-être, permet de juger le mieux de la valeur d’un esprit. En histoire, en littérature, le candidat est « soutenu » par son sujet, et son érudition, si elle est solide, vient en partie compenser la faiblesse de la pensée.
En pédagogie, les sujets sont très généraux ; ils exigent de l’esprit d’observation, de la réflexion sur des expériences personnelles plutôt que des connaissances techniques : aussi les candidats qui n’ont pas acquis l’habitude de réfléchir méthodiquement, éprouvent-ils comme une espèce de vertige devant les deux lignes du sujet, ils fouillent éperdûment dans leur mémoire « livresque », au lieu de rassembler leurs souvenirs personnels.
Cette année, les candidats avaient à discuter cette opinion de
- ↑ M. Martel, inspecteur général et président de la Commission du professorat,
a consacré à la lecture expliquée une étude qui va des principes généraux aux
détails les plus modestes*.
À la suite de cette étude, riche d’une expérience approfondie des défauts habituels aux candidats, cette épreuve s’est considérablement améliorée à l’examen.
M. le président de la Commission a cru que des conseils sur la composition de pédagogie pourraient rendre des services aux candidats au professorat. Il a chargé de ce travail l’un des membres de la Commission. C’est cette étude que publie aujourd’hui la Revue pédagogique.
*. Revue pédagogique, n° 1 : janvier 1898.