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Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/165

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Si l’organisme et en particulier le cerveau était inerte à l’origine, comme le suppose Ferrero, tout serait accidentel, abandonné au hasard des excitations extérieures, et les réactions se feraient à l’aventure. Mais chacun naît avec un petit capital de coordination héréditaire qui seul ne conduirait pas loin. La répétition, et par suite, l’habitude, se charge de l’augmenter. Il y a, en effet, en nous, deux sources d’organisation : les instincts primaires, les répétitions de l’expérience.

Les habitudes se forment de deux manières : elles se greffent sur les instincts ; elles se produisent par sélection. Le premier mode est un processus d’association ou de fusion qui dépend de la nature du système nerveux. Les parties dont l’activité est simultanée tendent vers une intégration synthétique. Le second mode dépend surtout de l’utilité. C’est le succès plutôt que le choix qui détermine, au moins originellement, la formation d’une habitude. Les récentes observations des psychologues zoologistes sur le Behaviour semblent le prouver.

Au reste, quelle que soit la source de l’habitude, une fois constituée, elle opère positivement