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Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/67

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science à l’improviste, semble lui assigner un caractère surnaturel.

En réalité, ces manifestations de l’inconscient régies par la logique du sentiment, sont plus faciles à comprendre et à expliquer. À l’origine il y a un état affectif très général, très vague, excitant ou déprimant, — impression joyeuse ou tristesse. Il suscite des associations et combinaisons par affinité affective entre des états qui sont eux-mêmes liés à des mouvements. Mais ces combinaisons ne sont pas astreintes à un rigoureux déterminisme ; elles sont plus libres et, par suite, elles ont plusieurs manières de réussir, tandis que la systématisation selon la logique rationnelle n’en a qu’une. Suivant une très juste observation de Peirce, ces apports brusques de l’inconscient dont on ne remarque ordinairement que les grands résultats se produisent à chaque instant sous des formes très simples ; mais le processus reste le même :

« Comment, dit-il, ces irruptions dans la conscience naissent-elles ? Remarquons d’abord que les matériaux de notre vie psychique entrent, bien plus nombreux qu’on ne le suppose, dans notre conscience sous un aspect étranger. Nos