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Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/8

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préliminaires n’auront d’autre fin que d’y préparer.

« Nul ne contestera, écrit un auteur récent, que le progrès le plus important dans la psychologie théorique, durant ces dernières années, est la valeur toujours croissante attribuée au mouvement dans l’explication des processus mentaux. Ce développement a été remarquable surtout en Amérique. Dans ce pays, l’explication en termes de mouvement a été poussée[1] systématiquement et jusqu’à l’extrême. »

Tout d’abord, le mouvement s’impose à l’observateur par deux caractères fondamentaux : primordialité, généralité.

En venant au monde, le nouveau-né est muni d’aptitudes motrices qui entrent d’elles-mêmes en exercice : mouvements automatiques (de la respiration, de la digestion, etc.), mouvements réflexes (sucer, crier, etc.), mouvements instinctifs. Il est une machine qui produit des mouvements, mais leur apparition est primaire. Comme ils dépendent des centres inférieurs de l’encé-

  1. Pillsbury, On the Place of movement in consciousness (1910). L’opinion de l’auteur est que les prétentions de ces psychologues sont souvent excessives.