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Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/98

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sujet sont peu nombreuses et nullement concluantes.

Je prends comme exemple la plus claire.

Binet prononce le nom du voiturier de sa campagne, sa fille déclare n’avoir eu dans l’esprit rien que le mot. Notre auteur y voit un cas de pensée sans image ; moi, j’y vois simplement une absence de pensée.

Éclaircissons par une analyse : il n’y a que trois évocations possibles.

1oReprésentation visuelle du voiturier et rien de plus.

2oAvec cette représentation ou sans elle, la vision d’une voiture, d’une route, d’un paysage, etc., c’est-à-dire, l’effet du mécanisme de l’association qui est un acheminement vers la pensée.

3oLa représentation d’une excursion en voiture dans un lieu agréable ou quelque chose d’analogue. Ceci est la pensée, puisque le sujet dispose ses états de conscience suivant des rapports de causalité et de finalité : il y a un enchaînement de représentations modifiées par l’activité de l’individu, portant la marque de son adaptation actuelle et de son attitude momentanée.