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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 1.djvu/102

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Le comte de Lansac combattait vaillamment ; mais il blâmait le zèle des Croisés : il eût voulu qu’on eût gardé la foi aux infidèles, qu’on eût observé les traités, qu’on eût même fait la paix et recouvré Jérusalem de bon accord, comme il était possible ; mais les grands de l’Occident, qui s’étaient armés pour conquérir des royaumes et des principautés, au moins une pour chacun, et les moines et les prêtres, qui voulaient extirper les infidèles et édifier des églises et des abbayes, rejetèrent ses propositions mal sonnantes. Heureusement le sort des armes lui fut contraire ; il disparut tout-à-coup : ses écuyers déclarèrent l’avoir vu tomber sous le fer d’un Sarrazin ; et l’armée, dont il intimidait quelquefois le zèle, se livra depuis à toute l’ardeur de ce zèle, trop long-temps contenu.