Aller au contenu

Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 1.djvu/147

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 143 )

ment à Dieu la grâce de flageller de nos propres mains les hérétiques et les philosophes, et les suspects d’hérésie et de philosophie, leurs femmes et leurs enfans, ad majorem Dei gloriam, et pour leur bien ; certains que nous sommes de les faire entrer, si on nous laisse faire.

Après avoir marché long-temps, ils arrivèrent devant la cabane d’un vilain. Le vilain les accueillit, et leur céda son lit moyennant leur bénédiction et deux Pater, qu’ils promirent de réciter pour sa famille et pour lui.

On soupa gaîment ; le pain était noir, mais les conviés avaient faim ; le vin était de l’année, mais il avait été mûri par le soleil du sud. Après le souper, on récita de dévotes oraisons ; on raconta des miracles authentiques et des histoires de revenant. L’auditoire se retira pour aller se coucher pêle-mêle, selon l’usage des paysans des montagnes.