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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 1.djvu/163

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son Fils, notre Seigneur Jésus, au Saint-Esprit, à la Vierge Marie et au bon Larron, lequel est assis à la droite de la Très-Sainte-Trinité ; en un mot, quand on est en oraison de quiétude, on est en état parfait de grâce[1].

  1. Molinos, prêtre espagnol, passe pour l’inventeur du quiétisme. Il consiste « à s’anéantir soi-même pour s’unir à Dieu, et demeurer ensuite dans une parfaite quiétude, c’est-à-dire, dans une simple contemplation, sans faire aucune réflexion et sans se troubler en aucune sorte de ce qui peut arriver au corps. »

    On dit que Molinos était un saint prêtre, mais il eut de bien mauvais disciples. On connaît l’histoire du Jésuite Girard avec La Cadière. En Espagne, l’art fut poussé au plus haut point de perfection ; en voici la preuve :

    La religieuse dona Agenda de Luna (en 1712) avait des extases, et faisait des miracles, au dire du bon Jean de Longal, du Provincial, et de beaucoup d’autres religieux. Jean de la Vega, provincial des Carmes, était son directeur spirituel, et en avait eu cinq enfans. On le nommait l’extatique ; il avait corrompu d’autres religieuses en leur faisant croire que ce qu’il