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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 1.djvu/230

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CHAPITRE XII.

Tempête apaisée.


Ils vendirent leur âne et leur mule, et s’embarquèrent au port d’Aigues-mortes sur un vaisseau génois. D’abord ils voguèrent heureusement ; mais enfin une affreuse tempête les assaillit. La mer s’élevait en fureur, et lançait leur frêle esquif au-devant de la foudre, dont les carreaux retentissans frappaient les vagues écumantes ; le feu des éclairs répétés par les ondes semblaient embrâser le navire perdu sur une mer de flammes, et les torrens versés par les nues, pénétrés par ces feux célestes, étaient comme des torrens de laves brûlantes lancés par les cratères des volcans mugissans ; les ondes bruissaient horriblement, les