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cœur lui faillirent. Aux cris d’Abenzaïd les esclaves accoururent. La timide Judith nomma le moine. On le trouva sous les murs du sérail, tenant des deux mains un sac ouvert, pour y recevoir la tête d’Holopherne. Il fut arrêté, bâtonné sur la plante des pieds, condamné à être empalé, et emprisonné, en attendant l’heure de l’exécution fixée au lendemain, pour donner le loisir d’arriver à tous les Sarrazins de la ville, curieux de voir un moine, et un moine sur un pal.

Enchaîné debout contre les piliers de sa prison, et ne pouvant s’appuyer sur ses pieds meurtris et déchirés, il s’écriait :

Ô justice d’Alais, où es-tu !  !…

Cependant le jour avait recommencé, le soleil brillait sur l’horizon, le moine entendait le bruit de la foule accourant pour assister à ses derniers momens.

Conçoit-on son désespoir ? Mourir