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Page:Ricardo - Œuvres complètes, Collection des principaux économistes,13.djvu/247

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M. Buchanan dit : « Après que le travailleur a reçu la récompense équitable de son travail que peut-il avoir à réclamer de celui qui l’emploie, en raison des impôts qu’il est ensuite forcé de payer ? Il n’y a pas de loi ni de principe social qui puisse l’y autoriser. Une fois que le travailleur a reçu son salaire, c’est à lui à le garder, et il doit, selon ses facultés, supporter le fardeau de toutes les charges auxquelles il pourra ensuite être assujetti ; car il est évident qu’il n’a aucun moyen de forcer ceux qui lui ont déjà payé le juste prix de son ouvrage, à lui rembourser ses impôts. »

M. Buchanan a transcrit, en l’approuvant beaucoup, un excellent passage de l’ouvrage de M. Malthus sur la population, lequel, selon moi, détruit complètement son objection :

« Le prix du travail, quand rien ne l’empêche de gagner son niveau, est un baromètre politique de la plus haute importance, qui marque le rapport entre l’offre et la demande des subsistances, entre la quantité à consommer et le nombre des consommateurs ; et son terme moyen, abstraction faite des circonstances accidentelles, marque encore clairement les besoins de la société, par rapport à la population. Quel que soit le nombre d’enfants, par ménage, nécessaire pour conserver la population actuelle telle qu’elle est, le prix du travail sera justement suffisant pour fournir à l’entretien de ce nombre, et il sera au-dessus ou au-dessous, selon l’état des fonds réels destinés à l’entretien des travailleurs, soit que leur nombre se trouve stationnaire, soit qu’il aille en croissant ou en décroissant. Au lieu donc de le considérer sous ce point de vue, nous le regardons comme quelque chose que l’on peut élever ou baisser à volonté, quelque chose qui dépend principalement des juges de paix du royaume. Lorsque la hausse du prix des subsistances marque déjà que la demande est trop forte par rapport à l’offre, on élève le prix du travail pour placer le travailleur dans la même position qu’auparavant ; c’est-à-dire, que nous augmentons la demande, et nous sommes alors fort surpris de voir que le prix