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Page:Ricardo - Œuvres complètes, Collection des principaux économistes,13.djvu/324

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seront élevés, les particuliers auront un motif pour accumuler. Tant qu’un individu éprouvera le désir de satisfaire une certaine jouissance, il aura besoin de plus de marchandises, et la demande sera effective dès qu’il aura une nouvelle valeur quelconque à offrir en échange pour ces marchandises. Si on donnait 10, 000 l. st. à un homme qui en possède déjà 100, 000 l. de rente, il ne les serrerait pas dans son coffre ; il augmenterait sa dépense de 10, 000 l. ; il les emploierait d’une manière productive, ou il prêterait cette somme à quelque autre personne pour cette même fin. Dans tous les cas, la demande s’accroîtrait, mais elle porterait sur des objets divers. S’il augmente sa dépense, il est probable qu’il emploiera son argent à des constructions, à des meubles, ou à tout autre objet d’agrément. S’il emploie ses 10, 000 l. d’une manière productive, il consommera plus de subsistances, d’objets d’habillement et de matières premières, qui serviraient à mettre à l’œuvre de nouveaux ouvriers. Ce serait toujours une demande[1].

    moins abondants par rapport à l’étendue des emplois, ayant prouvé ailleurs que les emplois se multiplient en proportion de l’abondance des capitaux» Les seuls cas où l’observation que j’ai faite après Smith pourrait être réelle, seraient ceux où la production est rendue si désavantageuse, soit en raison des impôts, ou par toute autre cause, qu’aucun produit ne vaut les sacrifices qu’il faudrait faire pour l’obtenir. Il y a bien certainement des produits qui ne se font pas, par la raison que leur prix-courant est inférieur aux frais de leur production. Ne peut-on pas supposer ce cas pour un si grand nombre de produits, que le nombre des emplois de capitaux et de facultés industrielles en soient considérablement réduits ?

  1. Adam Smith dit que, « quand le produit d’une branche particulière d’industrie excède ce qu’exige la demande du pays, il faut bien qu’on envoie le surplus à l’étranger pour l’échanger contre quelque chose qui soit en demande dans l’intérieur. Sans cette exportation une partie du travail productif du pays viendrait à cesser, et la valeur de son produit annuel diminuèrent nécessairement. La terre et le travail de la Grande-Bretagne produisent en général plus de blé, de lainages et de quincailleries que n’en exige la demande du marché intérieur. Il faut donc exporter le surplus et l’échanger contre quelque chose dont il y ait demande dans le pays. Ce n’est que par le moyen de l’exportation que ce surplus pourra acquérir une valeur suffisante pour compenser le travail et la dépense qu’il en coûte pour le produire. » On serait tenté de croire, d’après ce passage, qu’Adam Smith en concluait que nous sommes dans la nécessité de produire un excédant de blé, d’étoffes de laine et de quincailleries, et que le capital employé à leur production ne saurait l’être d’une autre manière. On a cependant toujours le choix de l’emploi à donner à son capital, et par conséquent il ne peut jamais y avoir pendant longtemps un excédant d’un produit quelconque ;