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Page:Ricardo - Œuvres complètes, Collection des principaux économistes,13.djvu/344

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blé, et par conséquent il croit que la valeur réelle du blé pourrait monter et monte en effet sans influer sur le prix du travail. Pour le cas, cependant, où le prix du travail se ressentirait de cette hausse, il soutient, avec Adam Smith et l’auteur de l’article de la Revue d’Édimbourg, que le prix des objets manufactures devrait monter en même temps ; hors ce cas, je ne conçois pas comment il pourrait distinguer une telle hausse du blé d’avec une baisse dans la valeur de l’argent, ou comment il pourrait arriver un résultat différent de celui du docteur Smith.

Dans une note, à la page 276[1] du premier volume de la richesse des Nations, M. Buchanan s’exprime ainsi : « Mais le prix du blé ne règle pas le prix en argent de tous les autres produits bruts de la terre. Il ne règle ni le prix des métaux ni celui de beaucoup d’autres matières utiles, telles que la houille, le bois, les pierres, etc. ; et comme il ne règle pas le prix du travail, il ne règle pas non plus celui des objets manufacturés ; en sorte que la prime, en tant qu’elle élève le prix du blé, forme incontestablement un avantage réel pour le fermier. Ce n’est donc pas sous ce rapport que l’on peut en contester l’utilité. Il est hors de doute que ces primes offrent un encouragement à l’agriculture, par la hausse qu’elles opèrent dans le prix du blé. La question se réduit donc à savoir s’il convient d’encourager l’agriculture par un tel moyen. » Les primes sont avantageuses au fermier, en ce qu’elles ne font point hausser le prix du travail ; car, si elles produisaient un tel effet, elles feraient hausser le prix de toutes les autres choses à proportion, et ne présenteraient alors aucun encouragement à l’agriculture.

Il faut cependant convenir que la tendance d’une prime accordée à l’exportation d’une marchandise quelconque, est de faire baisser un peu la valeur de l’argent. Tout ce qui facilite l’exportation tend à augmenter la quantité de l’argent dans le pays qui exporte ; et au contraire, tout ce qui s’oppose à l’exportation tend à diminuer la quantité de l’argent, L’effet général de l’impôt est de diminuer l’exportation par la hausse qu’il occasionne dans les prix des produits imposés, et de s’opposer par conséquent à l’introduction de l’argent. Nous avons expliqué cela plus en détail dans nos observations générales sur l’impôt.

Le docteur Smith a parfaitement développé les effets nuisibles du

  1. Édition anglaise.