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Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 2, 1916.djvu/188

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traité de l’automne précédent n’avaient été qu’un stratagème inventé par les Français[1].

Il faut admettre, il est vrai, que le compilateur n’a guère donné du Journal de Casteel un résumé satisfaisant[2]. Toutefois, ce résumé suffisait pour que, rapprochant ce que dit Casteel de la déclaration de Conner, l’on comprit que le récit de l’un est connexe avec celui de l’autre, et que les faits qui sont rapportés ici et là s’enchaînent et s’éclairent réciproquement. Quelques doutes pouvaient encore subsister ; mais alors il fallait on ne pas toucher à la question, ou pousser plus loin les investigations à son sujet. Et le résultat de recherches plus sérieuses eût montré ceci : au lieu d’un cruel forfait commis par les sauvages à l’instigation des Français, un acte d’hostilité, justifiable selon le code de ces barbares, a été exécuté par eux en revanche d’un crime ignoble dont Conner et Grâce avaient été les auteurs[3].

  1. Cf. Montcalm and Wolfe. Ch. IV. Conflict for Acadia. Depuis la page 106. Voici son étonnante conclusion : « At length, the Acadians made peace, or pretended to do so. The chief of Le Loutre’s mission, who called himself Major Jean-Baptiste Cope, came to Halifax with a deputation of his tribe, and they all affixed their totems to a solemn treaty. In the next summer, they returned with ninety or a hundred warriors, were well entertained, presented with gifts, and sent homeward in a schooner. On the way, the seized the vessel and murdered the crew. This is told by Prévost, intendant at Louisbourg, who does not say that French instigation had any part in the treachery. It is nevertheless certain that the Indians were paid for this or some contemporary murder. » — Pauvre Parkman !
  2. Ce Journal, qui remplit 14 pages grd. in 8° du Canada-Français, est ramassé en 3 petites pages des N. S. Doc, 696-7-8.
  3. Le MS. — fol. 384 — porte la note ci-dessous : « Vers le même temps, l’équipage d’un vaisseau venant de Boston avait tué traîtreusement près du Cap Sables deux filles indiennes et un sauvage qui avaient été invités à se rendre à bord. » — Cf. Murdoch. 2, ch. XVI, p. 209, qui ajoute que le gouvernement avait promis une récompense de 50 £ à qui découvrirait ces malfaiteurs.