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Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 2, 1916.djvu/21

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s’imaginer toutefois que, dans ce domaine, nous ayons pris les libertés les plus larges à l’égard du manuscrit primitif. L’on a parlé, en certains quartiers, sans connaissance de cause d’ailleurs, de « transposition » de notre part ; l’on a insinué que nous avions substitué notre style au style et à la manière de l’auteur ; même, en affectant des regrets dont la malhonnêteté sentait son candidat évincé d’une collaboration gratuitement offerte et non moins gratuitement déclinée, l’on a été jusqu’à déplorer que nous n’eussions pas publié le manuscrit tel quel. Nous prions ceux que de pareilles doléances, aussi suspectes, auraient pu émouvoir, de se rassurer entièrement. Hélas ! non, nous le disons sans fausse modestie, ce n’est pas là notre style, notre manière d’écrire. Aucun de ceux qui ont pris la peine de nous lire en d’autres ouvrages personnels, et qui en ont comparé la forme avec celle d’Acadie, ne s’y est trompé. Nous avons opéré ici un « redressement », — ce qui n’est pas la même chose qu’une « transposition », encore moins qu’une « substitution ». Et, pour en finir avec ces intempestifs regrets, dont le plus clair était de tâcher d’entraver le succès d’un travail que nous avions pourtant entrepris avec un absolu désintéressement — nous ne parlons pas des quatre années de recherches et de veilles qu’il nous a déjà coûtées, nous ne parlons pas de notre santé qui avait paru s’y abîmer sans retour — oui, pour faire bonne justice, une fois pour toutes, des sottes insinuations dont notre œuvre a pu être l’objet, en « certains quartiers », nous dirons ceci : nous avons consciencieusement respecté la « manière » d’Édouard Richard, son genre, ses