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Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 2, 1916.djvu/232

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faites pourtant avec la plus entière soumission, nous avait donné lieu de penser qu’il était soutenu en haut lieu… Votre lettre a fait revivre les espérances des habitants de la colonie ; cela n’a pas été un faible réconfort pour eux de voir un anglais d’Angleterre prendre à cœur leur malheureux état et condition, et sympathiser avec les souffrances que leur font endurer l’oppression et la tyrannie…

« Nous ne pouvons qu’exprimer nos profonds regrets de savoir que notre bon Lord Halifax a, dans cette conjoncture critique, donné sa démission de membre du Bureau du Commerce. Nous sommes tous assurés de l’attachement sincère que ce bon Lord porte aux intérêts de la colonie, et sommes pleinement persuadés qu’il fera tout en son pouvoir pour éloigner celui qui nous opprime et qui compromet et anéantit tous ses bons desseins : ce personnage est inconnu à notre bon Lord Halifax et lui a été recommandé par des hommes en qui il avait confiance, mais nous avons la certitude que ceux-ci ignoraient le mauvais cœur et les intentions perfides de leur protégé ; l’un de ceux qui ont ainsi recommandé notre persécuteur est le général Hopson, qui a eu depuis des raisons suffisantes de changer d’opinion à son sujet ; l’autre est le général Cornwallis, qui est bien trop l’ami de notre population pour prendre la part de ce tyran et le soutenir, si l’on pouvait le convaincre des mauvais traitements et des injustes oppressions qu’il nous a fait subir.

« Voilà les seuls amis qu’il (ce tyran) compte en Angleterre ; car, de ce côté-ci de l’océan, il n’en a pas un seul, ni parmi la population civile, ni parmi les gentilshommes de l’armée, qui le tiennent dans le plus profond mépris, — exception faite de ceux que nous vous avons déjà mentionnés et qui lui servent d’instruments d’oppression. Vous serez