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Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 2, 1916.djvu/274

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d’avis de donner à l’officier commandant instruction de répéter aux habitants l’ordre d’apporter du bois de chauffage, sous peine d’avoir à subir la contrainte militaire. Il fut résolu également que M. Daudin et cinq des principaux habitants fussent mandés immédiatement à Halifax pour y rendre compte de leur conduite : au cas où ils n’obéiraient pas dans les douze heures alors l’officier commandant devra les faire arrêter et les envoyer sans retard à Halifax[1]. »

Le capitaine Murray somma donc l’abbé Daudin et cinq des principaux habitants de comparaître devant lui. Laissons parler le commandant lui-même[2] :

  1. Cette résolution fut prise à un conseil tenu à Halifax, le 24 septembre 1754, et au cours duquel Lawrence communiqua à ses conseillers une lettre écrite par Murray, le 22 septembre, et apportée à Halifax le 24, par le capitaine Cox. Dans cette lettre, Murray avait inclus un « Paper, signed by upwards of eighty, (which) was brougbt me and delivered by Jean Herbert Deputy of Trahan, etc., Bruneau Trahan, Deputy for the River St. Croix, Jean Landry for the Deputy of Landry Villages, and Jacques Leblanc for the Deputy of Forret and Rivet, tins last being courrier ». (Nous transcrivons littéralement.)

    Dans cette lettre, Murray s’emportait contre Daudin, qu’il tenait responsable de tout ce qui arrivait ; il y accusait aussi les habitants de mauvais esprit. C’est dans une lettre écrite quelques jours après celle-ci, et communiquée par Lawrence au conseil, le 1er octobre, que Murray disait ce qu’on a lu précédemment, à savoir que « they had no intention to take up arms, for if at the return of the Party from Halifax they were ordered to bring in the fuel notwitstanding their représentations, they were resolved to obey. » — Cette lettre commence ainsi : « I take the opportunity of Doctor Steele going to Halifax, to inform you what is past here since my last by capt. Cox. »

    La résolution du 24 septembre eût-elle été différente si elle eût été prise après la deuxième lettre de Murray ? Nous ne le croyons pas. Mais il importait tout de même de mettre ces documents à leur date respective. (Cf. N. S. D. Akins, P. 221-2-3.)

  2. Ici le MS. original — fol. 458-9, donne un résumé trop succinct, et dans lequel sont omis des détails typiques de la version de Murray. Nous croyons préférable de traduire intégralement ce document, tel qu’il se trouve dans N. S. D. Akins, p. 225-6, et qui fut communiqué par Lawrence à son Conseil, le 2 octobre 1754.