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Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 2, 1916.djvu/29

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Près de quarante années s’étaient écoulées depuis la signature du traité d’Utrecht. Il avait été stipulé, par une clause de ce traité, que la France cédait l’Acadie à l’Angleterre. Mais, ce que comprenait exactement ce terme d’Acadie n’avait jamais été exactement précisé. Les frontières de cette province, ainsi que celles du Canada tout entier, devaient être délimitées ultérieurement par une commission nommée à cette fin. En sorte que rien n’était réglé sur ce point au moment de la Paix d’Aix-la-Chapelle, et aucun article de ce dernier traité n’allait résoudre cette épineuse question. Ce fut un malheur, pour la France en particulier.

    nier, met une longue note de laquelle nous détachons ceci : « The most curious French evidence respecting the siege is the Lettre d’un Habitant de Louisbourg contenant une relation exacte et circonstanciée de la Prise de l’Isle Royale par les Anglais. À Québec, chez Guillaume le Sincère, à l’Image de la Vérité, 1745. — This little work of 81 printed pages, is extremely rare. I could study it only by having a literatim transcript made from the copy in the Bibliothèque Nationale, as it was not in the British Museum. It bears the signature B. L. N., and is dated à Québec, etc, ce 28 août 1745. The imprint of Quebec is certainly a mask, the book having no doubt been printed in France. It severely criticises Duchambon, and makes him mainly answerable for the disaster. » Nous avons donc ici un exemple typique des procédés de Parkman en matière d’histoire. Ce qu’il trouve de mieux à faire pour relater le siège de Louisbourg est d’aller dénicher un document qui paraît bien être une charge contre les autorités françaises, une Lettre qui a tous les caractères d’un libelle, à telle enseigne que l’auteur a dissimulé soigneusement sa personnalité, et qu’il a voulu donner le change au public en mettant un faux cachet à son ouvrage. Et c’est cet écrit plus que tendancieux que l’historien américain qualifie de French evidence ! En vérité, ce dernier n’est pas toujours très particulier pour ce qui regarde ses sources d’informations. Qu’elles soient accablantes pour le nom français, il les accepte, fussent-elles d’ailleurs, comme cela paraît bien être ici le cas, le produit de la jalousie et de la vengeance personnelles. Cf. aussi A. C. Île Royale. Corr. gén. 1745-48, vol. 27. M. Bigot, contrôleur, ch. II, août 13, 1745. M. Duchambon, lieutenant du Roi, au Ministre. « Il y dit qu’il n’avait que 1300 hommes à opposer à 13,000. » Folio 34, 2½ pp. Louisbourg capitula après un siège qui dura 47 jours. Le commodore Warren et le Général Pepperell, d’une part, et M. Duchambon, de l’autre, signèrent la capitulation, le 15 juin 1745.