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Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 2, 1916.djvu/331

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Ceci est l’orignal de la requête dont Akins donne la traduction. Si ce n’est pas là, eu égard aux circonstances, et même absolument parlant, une supplique particulièrement respectueuse, nous ignorons alors en quoi consiste le respect. C’est avec ce document que Lawrence, qui n’avait pu, par aucun moyen, se créer des griefs et des prétextes, allait soulever la tempête, tempête qu’il serait seul à faire, tempête dans un ciel serein, tempête sans vents et sans nuages, mais d’autant plus terrible qu’elle serait sans cause. Le lecteur qui n’est pas au courant des faits, serait bien en peine, en lisant cette humble requête, qui porte l’empreinte de la soumission et de la sincérité, de découvrir sur quoi Lawrence allait se fonder pour trouver des motifs à la persécution. Et, pour faire encore mieux comprendre l’esprit qui animait cet homme, et sa détermination de chercher querelle à tout prix, nous devons dire qu’avant que la requête en question eût été prise en considération, il vînt à la connaissance des destinataires qu’elle était regardée en haut lieu comme impertinente. C’est pourquoi ils adressèrent au gouverneur cette autre supplique, en date du 24 juin[1]  :


Aux Mines, ce 24 juin 1755.

« À Son Excellence Charles Lawrence, écuyer, gouverneur de la Nouvelle-Écosse ou Acadie, &c., &c.


Monseigneur, — Tous les Habitants des Mines, de Pisiquid, et de la Rivière aux Canards supplient votre Excellence de croire que si dans la Requette qu’ils ont eu l’honneur de présenter à votre Excellence il se trouvoit quelque

  1. Nova Scotia Doc. Akins. P. 249-50.