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Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 2, 1916.djvu/446

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hantaient l’esprit de Winslow, et dont nous percevons l’écho, çà et là, dans son journal :

« … Il est probable que nous aurons bientôt plein les mains de la besogne désagréable d’avoir à chasser ces gens de leurs anciennes habitations, lesquelles, dans cette partie du pays, ont beaucoup de valeur[1]… »


Et plus loin :


« Les choses pèsent maintenant beaucoup à mon cœur et à mes mains… J’attends avec impatience l’arrivée de M. Saul et de ceux de Chignecto, pour en finir une bonne fois avec cette affaire pleine d’ennuis, la plus pénible dans laquelle j’aie jamais été employée[2] … »

Winslow n’était pas le premier venu. Il occupait une position considérable dans les provinces de la Nouvelle-Angleterre. C’était un homme réfléchi, à en juger par le Journal qu’il a tenu, et cela en vue de l’histoire, — si nous comprenons bien l’entrée qu’il y fit, le 15 août 1755. Au moment de son départ de Beauséjour pour Grand-Pré, Monckton, qui était le commandant-en-chef, l’avait obligé à laisser derrière lui le drapeau de son régiment. Le procédé avait été jugé peu courtois par Winslow, qui lui répondit avec indignation

  1. it is likely shall soon have our hands full of disagreable buisuess (sic) to remove people from their antient habitations, which, in this part of the countrey, are verry valuable. » — Letter to Shirley. Grand-Pré. N. S. Aug. 22, 1755. (Journal. N. S. H. S. vol. III, p. 72.)
  2. « Things are now very heavy on my harte and hands… » (To Murray. (From Grand-Pré. Sept. 5. 1755. Journal. P. 97.)

    « Impatiently waite the arrival… that once at length we may get over this troublesome affaire, which is more grevious to me than any service I was ever employed in… » (To John Handfield. Grand-Pré. 19 sept. 1755. — (Journal. P. 134.)