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Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 2, 1916.djvu/54

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pied-là, mais vous devez sçavoir que depuis la fin de l’an stipulé dans le traité d’Utrecht pour l’évacuation du païs ceux qui ont choisi de rester dans la province devinrent sujets du Roy de la Grande Bretagne le traité les déclare tels. Le Roy de France déclare dans le traité que tous les françois qui resteroient dans ces provinces seroient sujets de Sa Majesté Britannique.

« Aussy seroit-il contraire au sens commun de supposer que demeurans dans la province et y possédans des terres et des maisons vous ne seriez pas sujets au Souverain de cette Province.

« Ainsy, Messieurs, vous vous trompés si vous croyez d’être en liberté de choisir si vous voulez être sujets du Roy ou non. Depuis l’année 1714 cela n’a plus dépendu de vous, dès ce moment vous devîntes sujets aux loix de la Grande Bretagne, et précisément sur le même pied que les autres sujets catholiques de Sa Majesté.

« Étant donc indubitablement sujets de Sa Majesté Britannique, vous deviez avoir prêté serment de fidélité à Votre Roy, le moment qu’on l’a exigé.

« Voilà, Messieurs, où vous avez toujours manqué à votre devoir ; vous avouez que vous avez toujours refusé de prêter ce serment sans une réserve sous-entendue. Vous me dites que Monsieur Le Général Philipp vous a accordé la réserve que vous demandiez et je vous dis. Messieurs, que le général qui vous accorda de telles réserves, n’a point fait son devoir, je vous dis plus, que ce serment n’a jamais rien diminué de vos obligations d’agir toujours et en toutes circonstances comme un sujet doit agir selon les loix de Dieu et de votre Roy.

« Messieurs, vous vous laissés mener par des gens dont l’intérêt est de vous faire égarer. On vous a fait imaginer