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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/162

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Histoire

être que lui. Tout ce qu’Allestris nous a dit de sa méchanceté, & sa conduite arrogante avec notre chere Miss Byron, lorsqu’elle a rejeté ses offres, ne me revient que trop à l’esprit. Grand Dieu ! Seroit-elle tombée au pouvoir d’un homme de cette trempe ? Ha ! Que ne puis-je m’en tenir à mes premieres défiances ! Greville, tout dangereux qu’il est, me paroît plus honnête homme. Il est du moins de bien meilleur naturel. Il n’auroit pas de vues moins honorables que le mariage. Mais l’autre, si c’est lui… ! je ne puis, je n’ose me livrer à cette idée.

Les quatre Porteurs viennent d’arriver. Ils croient avoir retrouvé le lieu ; mais après y avoir pris quelques informations, qui me mettent plus que jamais à la torture, ils se sont hâtés de revenir, pour me demander de nouveaux ordres.

S’étant adressés au premier Cabaret, ils se sont informés si l’on ne connoissoit pas un long jardin, avec une porte de derriere, qui donne sur une ruelle fort sale, & sur les champs. On leur a répondu qu’on le connoissoit parfaitement, & que la maison, à laquelle ce jardin appartient, donnoit sur la grande rue. Ils se sont fait apporter quelques liqueurs ; & dans l’entretien qu’ils ont continué d’avoir avec l’Hôte, ils ont su de lui que cette maison est occupée, depuis près d’un an, par des gens de fort bonne