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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/285

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du Chev. Grandisson.

Lettre avec quelque chagrin ; mais a-t-elle hésité sur le parti qu’elle doit prendre ? Ne méprise-t-elle pas, & l’écrit, & celui dont il porte le nom ? J’aurois cru que Miss Byron…

Il s’est arrêté : mais reprenant, il a paru s’échauffer ; il lui est même échappé quelques expressions fort vives. M. Reves confesse que jusqu’alors, il ne l’avoit pas cru capable de prendre feu tout d’un coup avec cette chaleur. Je souhaiterois, chere Lucie, qu’il ne se fût point arrêté. Je voudrois qu’il eût dit ce qu’il auroit cru de Miss Byron. Je vous avoue qu’il me seroit insupportable que Sir Charles eût mauvaise opinion de mes sentimens.

Il a interrompu M. Reves, qui vouloit justifier mes allarmes, pour lui demander si l’on avoit fait quelque démarche à l’occasion de cette Lettre, si l’on n’avoit pas pris le parti du silence & du plus profond mépris. M. Reves l’ayant assuré qu’on n’avoit fait aucune réponse ; ces vils personnages, a-t-il repris, car je ne donne pas d’autre nom à ceux qui sont capables d’une bassesse préméditée, ont-ils pu se promettre de moi des excuses, pour l’obstacle que j’ai mis à leur attentat ? Personne, M. Reves, n’auroit plus d’empressement que moi à faire des excuses, je dis à mes Inférieurs mêmes, si j’avois eu le malheur d’oublier mon devoir : mais toutes les puissances du monde ne me feroient pas désavouer une action juste.