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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/314

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Histoire

Sir Ch. Non, en vérité. J’explique mes vrais sentimens, & j’en dirois moins, si Sir Hargrave ne devoit voir ce qui se passe ici.

M. B. Vous plaît-il, Monsieur, de nommer le tems & le lieu ?

Sir Ch. Pourquoi donc, Monsieur ?

M. B. Pour faire raison à Sir Hargrave.

Sir Ch. Dites, pour lui rendre service. C’est à quoi mon plus mortel ennemi me trouvera toujours prêt. Qu’il sache, Monsieur, que je ne lui ai fait une longue Lettre, que pour me décharger l’esprit de tout ce que j’avois à dire dans cette occasion.

M. B. Et c’est votre seule réponse ?

Sir Ch. Joignez-y, si vous le voulez, que s’il arrivoit encore à Sir Hargrave de s’engager dans une indigne entreprise, & si l’on employoit ma protection contre ses outrages, je l’accorderois de toutes mes forces, fût-il environné d’autant de Guerriers qu’il a d’hommes à son service. Je suppose néanmoins qu’on ne pût rien attendre du secours des loix ; car je n’entreprens point sur les droits de la Magistrature, & je ne mets pas l’honneur à me faire l’arbitre de ma vengeance, ou l’exécuteur de celle d’autrui.

M. B. Rien de si noble, Monsieur. Mais Sir Hargrave assure qu’il ne vous a point offensé. C’est l’opinion qu’on m’a donnée de votre caractere, & la certitude que j’ai du courage de mon Ami, qui m’ont fait chercher le moyen de prévenir des suites funestes, en écrivant à Miss Byron, que