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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/344

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Histoire

J’ai été introduit, à neuf heures, dans une Salle où étoient présens ledit Sir Hargrave, ledit Jacques Bagenhall, Salomon Merceda, Écuyer, & Jean Jordan, Écuyer, que j’ai trouvés en pleine conversation sur la maniere dont ledit Sir Charles Grandisson devoit être reçu : ce qui n’appartenant point à l’office pour lequel j’étois appelé, je n’ai pas reçu ordre de le coucher par écrit.

Et pour être en état de recueillir avec moins d’interruption tout ce qui devoit se passer, j’ai été placé dans un grand Cabinet qui touche à ladite Salle, dont il n’est séparé que par une légère cloison ; & dans la crainte que Sir Charles ne s’opposât à l’exécution de mon ministere, on m’a recommandé de me tenir caché jusqu’à ce qu’il me fût ordonné de paroître, & d’écrire tout ce que j’entendrois, si exactement & de si bonne foi que je pusse l’attester avec serment dans l’occasion.

Vers neuf heures & demie, j’ai entendu M. Bagenhall, qui avec une exclamation de joie & de surprise, accompagnée d’un jurement, a dit que Sir Charles étoit arrivé. Aussi-tôt un Laquais est venu annoncer Sir Charles Grandisson. Alors les quatre Messieurs qui étoient dans la Salle, ont parlé entr’eux avec assez de chaleur. Mais, dans la confusion, je n’ai pu démêler que ce qui suit. Sir Hargrave a dit, donnez-moi ces deux pistolets, & dites-lui de me suivre au Jardin. De par tous les Diables, il en pren-